Eko Eko Azarak : B-Page

Publié le par asia

                 Eko Eko Azarak : B-Page               
Ah, je ne vous l’avais pas dit, que cete photo renfermait la clé du mystère ? Comment ça, de quoi je parle ? Je suis en train de vous présenter Eko
Eko Azarak : B-Page, seconde partie du diptyque entamé par R-Page avec Narumi Konno dans le rôle de notre bien-aimée Misa Kuroi. À la fin du premier opus, Misa repousse l’incarnation d’Ezechiel, terrée dans le coeur de Soeur Kozue. Elle quitte les lieux et laisse Saeko et Wataru vivre leur vie, seuls. Seulement voilà ; de retour à l’école, elle entend parler d’une mystérieuse affaire, où des jeunes femmes sont retrouvées découpées en morceaux. Il semblerait de plus qu’ait été aperçue une jeune femme de nom de Mirisu, cover girl connue, pourtant décédée plus d’un an auparavant, dans cet étrange incident au coeur de R-Page... eh oui, c’est ce que je vous disais : la femme de la photo, celle, prise au moment du drame, que Takashi montre à Misa, c’est elle ! Et sa compagne sur l’image, n’est que autre que sa photographe, une femme et pas des moindres. Ryou, incarnée par Rina Takagi, femme à la beauté extraordinaire, était éprise de son modèle et n’a pas trop bien vécue sa disparition. Elle-même porte quelques séquelles de ce jour funeste : lorsqu’elle se réveille à l’hôpital au début du film - son retour à la conscience coïncidant bizarrement avec le début des découpages de jeunes femmes - elle se découvre défigurée (quel dommage !), handicapée. Misa va commencer son enquête sur les traces de cette femme meurtrie, qui semblerait être de mèche avec Ezechiel et ses sombres adorateurs, et qui la ramène auprès de Saeko et Wataru...


Deux films qui n’en constituent pas vraiment un mais qui sont indissociables ; je pense que quiconque se lancerait dans la vision de B-Page, et ce même avec une compréhension parfaite du japonais (ce qui n’est pas mon cas, mais je pense que ma compréhension de l’histoire est tout de même proche de la réalité), serait quelque peu dérouté. Car si chaque film constitue à sa façon un tout, l’ensemble tourne autour de l’incident qui se déroule à proximité de l’arbre qui unit les deux films, centre d’un pentagramme marqué par Misa dans le premier opus et dont on comprend ici la signification et l’utilité. La nature de l’incident est par ailleurs dévoilée ici au cours des flash backs qui nous présentent la relation de Ryou et Mirisu : il s’agit d’un « freak storm », très localisé, de grêlons énormes. La scène de la mort de Mirisu d’ailleurs, plus encore que celle de Takashi dans le premier opus, est remarquable dans sa violence esquissée, nous montrant Ryou sous une pluie de glace d’une grande brutalité.
Une fois de plus, la principale qualité de B-Page est son scope limité et maîtrisé, sa façon de ne pas exacerber son caractère fantastique : les jeunes femmes découpées, la pluie de grêle, même les talents de Misa nous sont évoqués avec parcimonie, par des scènes aux effets limités mais largement suffisants. Visuellement, ce second volet est donc tout aussi réussi que le premier, dans ses tonalités sombres et son éclairage volontairement brûlé de blanc (en opposition au noir inhérent de Misa). L’histoire est plus limpide bien que tout aussi verbeuse, et l’ensemble affirme son caractère pessimiste, comme c’est toujours le cas pour des films qui osent briser le lieu d’innocence que constitue l’enfance (ici, le mal incarné par Wataru).
B-Page est donc un meilleur film que R-Page, qui profite de l’inertie de celui-ci pour proposer une histoire plus riche émotionnellement. Taichi use et abuse toujours de musique pour appuyer sa mise en scène, et certains la trouveront sans doute trop envahissante et emphatique. Je trouve pour ma part que la bande-son, excellente, participe à faire de ce petit édifice quelque chose que peu de v-cinema atteignent, proche du « vrai » film. Narumi Konno s’y affirme comme une interprète pertinente de la sorcière créée par Shinichi Koga, et le détail de ses pouvoirs (incarnés ici notamment par cette aiguille qu’elle sort de ses cheveux et transforme en pentagramme) est visuellement intéressant. Moins trouble que les actrices qui l’ont précédé, Konno fait aussi moins adolescente. On décèle en elle une femme en devenir, et le personnage y gagne une beauté moins évidente certes, mais plus mature. On retiendra face à elle l’éclat de Rina Takagi, superbe actrice transfuge de J-drama, que l’on espère revoir dans plus de long-métrages à l’avenir. Quant à Misa / Narumi, il se pourrait bien qu’on la retrouve prochainement, si l’on en croit la fin de B-Page, a priori ouverte ; et si cet équilibre subtil de série B habilement calibrée et de "véhicule" d’idoru se maintient, ce sera forcément une bonne nouvelle.

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Disponible en DVD au Japon, seul ou en coffret, chez Avex Arts... sans sous-titres, bien entendu.
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